Article posté par lilo.
Paru le mardi 3 avril 2012 à 19:05
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Le Sourire
★ PARTIE I ★
« Si l'on aime à en crever, il nous reste rien de cet amour. Car un amant qui demande la mort n'aime que lui. Il ne vous restera qu'un peu de cendres dans la bouche, peu, mais assez pour vous faire souffrir pendant des années. »
◖ C'est fou, on a plus rien à se mettre sous la dent.
◖ Les garçons les plus craquants sont tombés à notre merci, et il n'y a plus rien. Je risque bientôt de faire dans la première année, déclara Strawberry, beurrant son toast grillé, et croustillant, peut être que je devrais me remettre avec Jack.
◖ Hum, bonne idée.
Je ne parlais pas des garçons, mais du manque d'imagination des elfes. Strawberry est gentille, mais elle ne remplacera jamais Quentin. Un trou creuse ma poitrine et mes yeux glissèrent vers mon ex-meilleure amie. Je reposais ma cuillère sur la table, ramassa le sucre et avec mon pouce et l'amena à ma bouche. Les grains roulèrent puis fondirent, et tandis que je gardais en mémoire leur douceur, je fixais chaque jeunes hommes à table. Le plus beau était indéniablement mon jumeau, comment ne pas l'être avec moi ? Mais, je ne faisais pas dans l'inceste, et je tirais la langue pour exprimer mon dégoût.
◖Quoi ? Les elfes de maisons ont encore oublié la papaye dans ton jus de fruit ?
◖ Non, ne t'inquiètes pas. Je pensais à autre chose.
Elle hocha la tête et retourna à la confection de sa tartine, et mon regard accrocha des cheveux clairs. Je détaillais le Serpentard, blond, yeux bleus, baraqués et seul. Les garçons isolés étaient toujours les plus intéressants. J'observais le pain de Strawberry, couvert de kiwis, de fraises et de chantilly, et avec un nouveau défis un perspective, je retrouvais la faim.
◖Tu sais quoi ? J'ai faim. Donne ta tartine.
Elle fit la moue, mais me l'a tendit quand même. Je croquais férocement dedans et hocha la tête, tandis que les saveurs se multiplièrent, et je sentis que cette journée allait bien se passer. Il restait un morceau que je lui laissais. Je me levis, lui tapota la tête et déclara.
◖T'es peut être pas une lumière mais, tu sais ce que c'est la vraie bouffe.
◖Euhh, je suis supposée dire merci ?
◖Nan, c'était gratuit. Et tu vois le blond là-bas ? C'est notre nouveau jouet .
Et je partis, fit balancer mes cheveux et me dirigea vers le pauvre garçon. Il allait en baver.
★ PARTIE II ★
« Et elle vomit aussi, elle vomit tous ce qu'elle avait en elle, ses rêves, ses espoirs, pour mourir sans regrets. Mais les regrets ne partaient pas, il s'accrochait à elle comme des parasites, redoublant ses pleurs et ses cris. Sa douleur s'accentuait, et elle voulait attraper quelque chose de beau. Et elle vit le noir. Et ça lui suffisait. »
◖ Salut, moi c'est Taylor. J'ai remarqué que t'étais tous seul.
◖ Ah.
◖ D'accooorrdd. T'es pour la monosyllabie ? Pas grave, je parlerais avec ton petit dej'.
Je m'assis à côté de lui, lui piqua un morceau de son croissant, sous ses grands yeux étonnés. Mais j’avais appris au fil des années que les garçons ne tombaient pas amoureux des pauvres filles effacées mais de celles qui ont suffisamment de culot pour leur piquer leur petit déjeuner. Et comme le culot, ça me connaissait, j'en usais sans peines.
◖T'es nouveau ?
Il se tourna vers moi, ses cheveux blonds cendrés descendant sur ses yeux bleus profonds et incandescent. Je me sentis brûler dans l'intérieur et un étau dangereux enserra ma poitrine. Je me trouvais mal et je détournais le regard, trouvant les petits pains beaucoup moins expressifs.
◖ Aux risques de te décevoir, je suis là depuis la première année.
◖ Nan ! Mais je t'ai jamais remarqué. C'est étrange, un beau garçon comme toi !
Je lui souris, tout en évitant ses yeux flamboyant, et fit tourner mes cheveux sous son regard encore plus consterné. Puis, dans un étrange élan, il me tendit la main. Bêtement, je la serrai, continuant à sourire, mais sa main se referma sur la mienne. Je savais d'avances que je ne pourrai pas me détacher de son emprise.
◖ C'est Ycare Anderson. Et pour ton info, j'ai été une des tes victimes. Donc, pour mon physique c'est un peu trop tard. Et dis à ta bécasse de copine que je connais votre petit jeu. Je dors dans un dortoir, comme tout le monde.
◖Tu crois vraiment qu'on a pas le droit aux secondes chances ?
◖ Pas quand tu souris par automatisme. Tu fais partie du genre de filles à qui on a appris à sourire dès qu'ils sont gosses. Tu connais que ça : le sourire. Ton père crève, tu souris, tu le regardes toute la nuit si il le faut, mais tu flanches pas. Tu continus à sourire, parce que tu sais faire que ça. Et c'est pour ça que je vous fuis, parce que vous êtes pas capable de ressentir la moindre des choses. Parce que je sais qu'avec vous on souffre.
Il se leva, posa sa serviette sur la table et croqua dans une pomme verte qui me semblait aveuglante sur le moment. Je reposais ma main rouge sur la table, et mena à l'autre à mon visage translucide. Sous mes doigts pressés, je sentais la pâleur et le tremblement de ma peau. Mais au lieu de crier, de pleurer, je me mis à sourire, et ce sourire me fit plus mal que le discours d'Anderson.
◖Tu les fuis parce que t'as peur de souffrir. Mais Pas parce qu'elles ne t'aimeront pas. Tu souffriras parce que tu sais que t'es incapable de faire en sorte qu'elle t'aime.
◖ T'as terminé ?
◖ Avec toi ? Jamais.
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